• Pourquoi étdier le  dessinanimé de Walt Disney, vous e direz? eh bien, tout simplement parce que ce dernier s’intègre parfaitement au programme et qu’en ces périodes de festivités c’est on ne peut plus approprié.

    En aparté, il faut savoir que toutes les références non explicitement signalées par le programme sont valorisées et l’adaptation en dessin animé est une lecture des contes parmi d’autres (comme Doré qui propose sa propre adaptation).

    J’ai choisi d’étudier le film sous différents angles afin de structurer un peu les remarques:

    – les constantesla féérie est bien sûr exploitée par Disney (château improbable, intervention de la fée) de même que le caractère assez manichéen que l’on retrouve dans tous les contes. L’opposition ne porte pas toujours précisément sur les mêmes éléments mais la disparité entre Cendrillon et ses soeurs est flagrante! Dans le dessin animé, les soeurs sont d’une laideur affolante, adoptent des mimiques ridicules, ne savent pas chanter et ont des pieds démesurés. A contrario, Cendrillon est belle malgré un habit modeste, se meut avec grâce, a la voix d’une chanteuse lyrique et est dotée de pieds petits voire minuscules. Quant à son caractère, il est en tout point différent avec celui de ses soeurs ou de sa belle-mère: douceur, patience, gentillesse, abnégation…rivalisent avec méchanceté, frivolité, égoïsme…

    – les expansions: le conte ne fait que quelques pages alors que le dessin animé dure 74 minutes! Dès lors, on peut essayer de voir quels sont les moyens mis en oeuvre par les studios Disney pour étendre le conte ainsi. On peut remarquer tout d’abord que les caractères des personnages sont plus fouillés: on sait leurs intentions ou l’on connaît quelques détails de leur passé – ainsi Cendrillon reprend-t-elle une robe de sa défunte mère dans l’intention d’aller au bal ; quant au prince, on apprend qu’il n’envisage guère de se marier ce qui fait le désespoir du roi, lequel rêve d’avoir des petits enfants. Ces éléments permettent d’ailleurs d’intégrer des épisodes au conte comme les concertations entre le roi et le grand duc pour provoquer la rencontre entre le prince et les belles du royaume…Enfin, les studios Disney ont crée des personnages qui ajoutent au merveilleux: des animaux qui parlent, pensent, agissent tout comme des hommes. Aussi Cendrillon se retrouve-t-elle moins seule (cheval, chien, souris, oiseaux sont là pour lui tenir compagnie) et dispose-t-elle d’une aide précieuse hormis en la personne du chat, le pendant cruel de la belle-mère!

    la prise en compte des destinataires: chez Perrault, le public visé est bien sûr plus large que les seuls enfants et c’est la raison pour laquelle les contes sont plus difficiles à interpréter et que les morales peuvent apparaître comme ambiguës. Dans « Cendrillon », on voit une jeune fille mise à mal par sa belle famille mais qui pourtant va établir ses soeurs à la fin de l’histoire en jeune femme exemplaire. Chez Disney, ce détail n’apparaît pas car le dessin animé se clôt sur le départ en carosse de Cendrillon avec le prince à l’issue de leur mariage – le livre du début se referme sur la phrase oh combien célèbre « lls se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ». On peut penser que les enfants, premiers destinataires de Disney, ne seraient pas sensibles voire même ne comprendraient pas le geste de Cendrillon, raison pour laquelle Disney aurait choisi de ne pas mentionner ce fait. Après tout, la gentille fille doit être récompensée mais pas les personnages méchants, du moins c’est ainsi que l’on voit les choses lorsque l’on est jeune!

    Il y aurait bien sûr beaucoup d’autres éléments à mentionner comme l’absence du sobriquet Cucendron chez Disney ou encore le côté symbolique de la tour, la dramatisation pour maintenir l’attention du public…mais je vous laisse voir par vous-mêmes – un petit dessin animé, ça ne fait pas de mal!


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